YEASAYER

Image hébergée par servimg.com

Dans la maison "An Evening With Heroes", on aime bien ce genre de groupe. Bien que j'y officie seulement en tant que rédac' chef, directeur artistique, directeur comm' et président d'honneur (en plus de la gestion des commentaires non-activés), je me suis permis de chercher 2-3 infos sur ces américains un peu louche(s). Google m'a proposé d'essayer avec cette orthographe : essayer ". 

Bref, ça ne vous avance pas tellement et moins non plus d'ailleurs. Heureusement qu'ici on paye pas en signes/francs... Cela dit, il y a de quoi se réjouir: la récession, si elle semble toucher de plein fouet le format papier, ne concerne aucunement le numérique et autres choses pas très réelles. Encore faut-il écrire des choses sensées et fi-dé-li-ser le lectorat. Oui, la fidélisation, le mot-clé du Web 2.0. 

Avec des titres tels que Worms, 2080, ou la triptique Wintertime-Wait For The Summer-Sunrise, Yeasayer (puisque c'est d'eux qu'on parle ici) sont tribaux sans être bobos (pas mal hein), folk sans être Banhart (Devandra donc...) et ils signent avec Sunrise la chanson de la semaine, ou du mois. On devrait en entendre probablement reparler dans les prochains mois.

Outre les pas terribles Band Of Horses (expérience faite) et les terribles Moby et Offspring (vraiment terrible dites donc), Yeasayer partageront l'affiche du dimanche des Eurockéennes avec Holy Fuck et MGMT et même Battles. Voilà des braves gens qui n'ont pas peur du ridicule. En voilà une jolie affiche intéressante (déjà plus que Montreux qui a l'audace de faire venir... les Raconteurs et Babyshambles). Mais noooooon!!!

En bonus de ce post spécial parenthèses, un ITV des gaillards chez nos confrères de Libération (un tantinet plus sérieux je vous l'accorde). Mais puisque ce sont les seuls (étude à la preuve) à avoir associé tout comme moi Yeasayer et Essayer... Et un concert déglingo chez la Blogothèque. Dont acte.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


S’il faut résumer votre style ?

Anand Wilder : J’ai scrupule à nous étiqueter autrement que «pop music».
Chris Keating : Je n’aime pas nous voir mis en cage. Je dirais «pop»; de tradition pop.

Comment ça marche ?

C.K. : Chaque chanson a sa genèse propre. Une bonne partie du répertoire est issue des «révisions» auxquelles nous œuvrons dans notre home studio. Chacun a sa façon de faire, et met ses idées sur la table.
A.W. : Cela dépend des morceaux. L’ensemble procède d’efforts concertés et collectifs, les uns et les autres se répartissant les rôles. Nous composons l’essentiel sur ordinateur.

Wait For The Summer, par exemple ?

A.W. : Je l’ai écrit presque entièrement seul, à une époque où Chris et moi travaillions à une bande-son de défilé de mode, l’an passé. Chris a rajouté des paroles, qu’il chante à la fin, puis plein d’enrichissements étoffant la composition.
C.K. : Wait for the Summer est une chanson qu’Anand a écrite autour d’une phrase de banjo, échantillonnée et retravaillée.

Qu’entendez-vous exactement par «Yeasayer» ?

A.W. : Nous n’entendons rien exactement par Yeasayer. C’est là simplement un mot concis, curieux, à la symétrie et aux connotations agréables. Mais nous ne voulions surtout pas être le groupe ceci-cela…
C.K. : Je voulais un nom positif.

Et ce titre, All Hour Cymbals ?

A.W. : Il tend à exprimer toute la dimension empathique de l’album, et le fait que nous y donnions tout ce que nous avons.

Qui commande ?

A.W. : Il n’y a pas de chef. Chaque chanson peut manifester une direction ponctuelle, avec sa vision spécifique, à quoi tout le monde contribue.
C.K. : Nous avons tous voix égale, nous essayons d’être une démocratie.

Les débuts du groupe ?

A.W. : Chris et moi avons commencé à jouer ensemble. Puis avec d’autres, à New York entre vieux potes de Baltimore. Sur quoi mon cousin Ira s’est joint à nous, et enfin Luke a pris la batterie.
C.K. : J’ai lancé le projet avec Anand. Cela consistait d’abord en travail de studio, recherches sur des figures pop... Nous ne jouions guère en concert la première année.

Influences, modèles ?

A.W. : Arthur Russell, David Byrne, Brian Eno, Cyndi Lauper, Milli Vanilli, Quinn Walker…
C.K. : Sincèrement, trop de noms à aligner.

A quoi sert la musique de Yeasayer ?

A.W. : Notre musique est faite pour danser, rêver, faire l’amour, prier… tout ce que vous voulez.
C.K. : J’aime croire que la musique est faite pour tout cela - sauf la prière. Certains prient, en musique, pas moi.

Votre morceau fétiche sur ce premier album ?

A.W. : Wait For The Summer; ou bien Waves/Worms.
C.K. : J’aime bien Redcave. Cela a été notre première chanson en groupe. Les tout débuts de la méthode que nous appliquons.

Vous travaillez pour vivre ?

A.W. : La musique suffirait, mais pour l’heure nous continuons à bosser en freelance. Quand nous ne sommes pas en tournée pour payer les factures.
C.K. : Nous tâchons de nous débrouiller avec la musique.

Vous croyez en Dieu, ou quoi que ce soit de magique ?

C.K. : Non.
A.W. : Pas de ça avec nous ; la musique est notre seule foi.

On sent une nostalgie de psychédélisme dans vos harmonies, vos arrangements…

A.W. : C’est une question, ou une observation ?
C.K. : C’est exact. J’ai été bercé par toute une dentelle d’harmonies vocales de l’ère psychédélique : Zombies, Beatles, Crosby, Stills, Nash & Young, Beach Boys… J’ai écouté leurs disques sans me lasser. Les harmonies vocales sont si émouvantes que là est indiscutablement notre source d’inspiration. Mais je ne nous vois pas en groupe psychédélique.

Une idée du prochain album ?

C.K. : Plein, plein d’idées. Nous avons tant appris de cet album… Nous nous défonçons pour nous renouveler et progresser à chaque pas. Soniquement, le prochain album sera de loin supérieur. Avec un style totalement neuf.
A.W. : Oh oui ! Nous travaillons sans répit à de nouvelles chansons. Nous avons beaucoup appris de ce premier disque. Et du coup, le deuxième album ne pourra que mieux sonner. Nous voulons tout changer au fur et à mesure, le plus possible, sachant que nous n’avons aucune règle préétablie - sinon de ne respecter absolument rien.



----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------