THE TING TINGS, L'INTERVIEW

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De l’avis du manager de leur label, le concert des jeunes Ting Tings fut un des moments forts de la cuvé 2008 montreusienne. De l’avis d’amis rockeurs, il y avait bien mieux à faire que de se faire marcher sur les pieds par une assistance en délire au Montreux Jazz Café. Chez Lords Of Rock, on penche plutôt pour la première impression, tant ce jeune groupe de Salford a comblé tout ce qui semblait manquer au festival durant la quinzaine: de la fraîcheur, de la sincérité et une bonne dose d’audace. Ne figure pas sur la pub iPod qui veut… A la bourre, Jules de Martino et Katie White nous reçoivent au bar… à caviar. Dix minutes plus tard, ils offriront un joli set acoustique sur une terrasse chic au bord du lac. Vous avez dit décalés ?

Lords Of Rock : Petite anecdote pour débuter : c’est par un message de Jules sur mon myspace que je vous ai découvert, il y a une année environ…
Jules de Martino : c’est quoi déjà ton nom ? Julien ? Ah oui, je m’en souviens, très drôle cette coïncidence (rire) ! Redonne-moi ton adresse !
Katie White : avec internet, tout voyage très rapidement autour du monde. Tu peux accéder à la musique très facilement, c’est incroyable… C’est une chance pour nous.

Votre succès repose peut-être sur votre différence, vous ne sonnez pas comme plein d’autres groupes…
Jules de Martino : ce n’était pas intentionnel…
Katie White : je n’étais pas bonne à la guitare, alors je fais ce que je peux (rire) ! Et puis on adore tout ce qui est pop, alors on n’a vraiment pas cette impression de différence…
Jules de Martino : on utilise plein de pédales d’effets, des loops aussi, on essaie de développer des choses en studio. Tout cela tu ne le vois pas comme ça. Quand on jouait ensemble au début, des amis vendaient de la bière alors que nous faisions trois morceaux en trente minutes, les gens chantaient, on était tous très bourrés (rire) !

Avec le succès retentissant de We Started Nothing, votre premier album, votre tournée doit être excitante…
Jules de Martino : c’est toujours intéressant d’être en face d’une audience qui réagit, qui interagit avec vous, vos morceaux. Les gens s’embrassent, sautent dans tous les sens. C’est vraiment ce que l’on veut. On a eu tellement de misères avec nos anciens groupes qu’on apprécie l’instant présent en le vivant à fond et en voulant toujours plus. C’est peut-être pour cela que l’on a avancé aussi vite.

Votre musique est très colorée, fraîche. Pas facile de mettre en avant le songwriting quand on est un groupe trendy…
Katie White : on écrit tous nos titres très consciemment, à chaque fois c’est très différent. On chante énormément ensemble. On met des choses très pertinentes dans nos chansons, on les réfléchit beaucoup.
Jules de Martino : cette période de frustration, avant la formation des Ting Tings, fait que nous sommes devenus très impatients maintenant. On n’a pas envie d’attendre. Ce qu’on écrit, ce sont des choses que l’on ressent à l’instant présent. Et puis on n’avait pas du tout d’argent à l’époque…

Et maintenant vous voilà dans un bar à caviar à Montreux…
Jules de Martino : tout le monde essaye d’avoir cette date dans une tournée. Ce festival est tellement connu, c’est hallucinant de se retrouver là (il se retourne). Non mais regardez ce paysage ! Nous venons de la banlieue de Manchester, c’est dire…

Dans quelques minutes, vous allez faire un set acoustique. Une habitude ?
Jules de Martino : non, c’est assez nouveau à vrai dire. Ça fait depuis à peu près six mois que nous le faisons. Sur scène, nous crions et là, c’est complètement différent. C’est un exercice particulier, dans une autre approche de ce que nous allons faire plus tard dans la soirée.

Et le coup de la pub iPod, c’est pas mal non plus…
Katie White : c’est assez intéressant ce concept de pub de la part d’Apple. Tout tourne autour de la musique dans ces pubs. On a accepté de prêter notre morceau Shut Up And Let Me Go car on avait l’impression de figurer dans un clip musical, les visuels sont excellents.
Jules de Martino : en fait, tout ceci s’est fait de manière accidentelle. On jouait aux Etats-Unis alors que Katie était malade. Elle s’était emmitouflée dans une énorme veste et finalement on n’avait joué que deux-trois titres. Et, par chance, une personne a aimé le concept et le morceau. Maintenant, c’est assez déroutant de voir cette pub avec notre musique passer entre Desperate Housewives et American Idols (rire) !

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