UN LIVREUR AU MONTREUX JAZZ N°1: THE WHIP

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Oui je travaille au Montreux Jazz, à l'économat - c'était pas prévu - mais je fais aussi des interviews de groupes pour Lords Of Rock. Donc tous les jours ou deux jours vous verrez des interviews et des reviews, ou des brèves de comptoires. Jusqu'alors pas grand chose, à part boire des bières avec The Whip et CSS avant leur concert. Demain c'est Vampire Weekend et Jack White...

Autant le dire de suite : on s’attendait à une grosse première soirée à Montreux et on a été très déçu. N.E.R.D. Hercules and Love Affaire et Neon Neon se sont résumés à une live sans danger, très propre et sans émotion. Quant à CSS, on continuera de se contenter de taper du pied à l’écoute de leur album plutôt qu’en live… Mais avant eux avaient passé The Whip en ouverture de festival : une claque. Probablement déjà une des meilleures surprises de la cuvée 2008. Blackout pour le morceaux hédoniste moins épars qu’un !!!, Trash pour le tube putassier qui met tout le monde d’accord, deux morceaux pour convaincre et pour nous inciter à passer sans retenue à l’étape interview. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela commence tout de suite : à peine a-t-on le temps de se présenter que Danny Saville, le synthé, nous fait des éloges sur le nom de notre magazine. Le ton est donné : déroutants et pétillants comme en live, les mancuniens confirment tout le bien que pensait d’eux notre confrère Mixmag : « Le meilleur exemple de dance music et de rock depuis les Happy Mondays ». La transition est d’ailleurs toute faite car les Whip viennent eux aussi de Manchester. Rencontre avec Dany et la batteuse Fiona Daniels.

Lords Of Rock : cela fait longtemps que vous êtes présents dans le milieu indie électronique underground, mais c’est seulement en 2008 que vous percez au grand jour avec votre album X Mark…
Danny : Oui, en effet, mais nous aimons le rock. Tout comme vous semble-t-il (rire) !
Fiona : cela fait environ quatre ans et demi que nous jouons ensembles… Auparavant, notre chanteur Bruce Carter et Dany jouaient au sein de Nylon Pylon, un projet électro. Ca n’a pas tellement marché je crois (rire) ! Mais on en a gardé quelques morceaux que nous jouons encore lors nos concerts. Ces deux m’avaient suggéré de tenir la batterie et dès lors, sous le nom de The Whip, on n’a jamais arrêté de faire des dates…
Danny : Fiona était dans plein de groupes avant, j’ai même acheté un CD de son vieux groupe, c’est très drôle à réécouter aujourd’hui (rire)…

Et donc vous venez de Manchester, ou plutôt de Madchester…
Dany: oui oui, des environs, on a passablement bougé mais on est toujours resté autour de Manchester.
Fiona : Manchester a une grande scène, c’est vraiment un bon endroit pour un groupe, mais ce n’est pas pour autant « the place to be ». On n’a pas vraiment à se battre comme à Londres par exemple. Ici, les gens aiment juste la musique et c’est génial.
Dany : il y a une grande quantité de salles de concerts, de bars ou de caves. Donc beaucoup de concerts, de types de musique. Ici, on aime tout, sans retenue, on a des amis dans l’électro, dans l’acoustique, partout. C’est une bonne émulation, on se motive entre nous. Manchester n’est pas si grand comme l’est Londres, mais il y a tout de même des groupes partout…

J’avais vu Vincent Vincent and The Villains au Roadhouse il y a deux ans déjà…
Fiona : ah le Roadhouse ! Nous y avons joué une centaine de fois et la guest-list comporte toujours 200 personnes à nos concerts ! Nous avons vraiment des fans dévoués (rire) ! De grands groupes y sont passés mais aussi des petits: c’est le parfait exemple de ce qu’est la scène de Manchester. Cette salle est encore là et c’est bien, quand on sait ce qu’est arrivé à l’Haçienda par exemple (le lieux mythique qui a vu naître Joy Division, A Certain Ratio et les Happy Mondays avant de laisser à son successeur La Factory l’explosion « rave »). Cette salle est morte, mais nous essayons un peu de perpétuer son esprit et de garder ce style propre à Manchester…

Justement, parlez-nous en…
Fiona : je ne sais pas vraiment, mais c’est vrai que nous avons des liens avec des groupes dans cette ville. Et particulièrement avec Does It Offend You Yeah !
Dany : on ne peut pas se séparer du passé, mais nous nous sentons proches du label Ed Bangers par exemple, on pense qu’on doit évoluer dans ce mix entre le passé et le présent.

Votre concert de ce soir n’a pas failli à cette tradition…
Fiona : comme tous nos concerts, c’est toujours gigantesque !
Dany : ce qui est marrant, c’est qu’on a toujours des amis en route avec nous. On voit certains potes à des concerts et on leur dit : « demain on va là-bas, tu viens avec nous ? » et on les prend avec nous en tournée, dans le car. A l’ancienne…

Et ce soir ?
Fiona : j’étais craintive quand j’ai vu qu’on jouait en début de soirée, dans un pays qu’on ne connaît pas bien. On avait joué à Zürich, mais ce soir, c’était énorme, tout le monde était dedans ! Certaines fois, on doit simplement chauffer la salle, mais là tout le monde dansait, tout comme nous, on s’est éclaté.
Dany : on s’est vraiment amusé en effet… Peu importe les gens finalement.
Fiona : on a fait des tas de premières parties, mais là tout le monde suivait, c’était fantastique !
Dany : on en a aussi profité pour se promener dans cette jolie petite ville de Montreux, vous avez vraiment de la chance. A Manchester, on est abonné à la pluie… Encore que quand nous nous sommes rendus à Sydney, il a plu toute la semaine et nous sommes restés sous la pluie (rire) ! Donc on est bien à Manchester finalement…

(interview parue sur le site de Lords Of Rock)

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