The Stones Roses est peut-être le groupe parfait. Sur les cendres des Smiths, voisins faussement revendiqués des Happy Mondays, ils sont la preuve que Manchester est ce qui s'est fait de mieux en Angleterre, toutes générations confondues. Ah oui, j'oubliais Joy Division et leur avatar New Order, l'Haçienda, la Factory, Tony Wilson, Granadda TV, Ryan Giggs, Eric Cantona, George Best. Bon ya aussi eu A Certain Ratio et Christiano Ronaldo, la preuve que Manchester n'évite pas forcément la faute de goût mais ce n'est pas cela qui nous intéresse.
The Stone Roses, sans eux, Oasis n'aurait même pas existé plus loin que leur coin de rue. Ian Brown chantait (ironiquement?) son désir d'être chéri de la foule, mais il a plutôt amené son groupe dans une autre dimension. Non pas celui de groupe national d'Angleterre (ahah Liam), hymne national à l'appui (Wonderwall), mais bien celui de groupe culte, vénéré autant pour cet aura insubmersible que cette propension à rater là où il faut, c'est-à-dire aux portes de la gloire.
The Stone Roses avaient tout juste. A mi-chemin entre les influences acid-house naissantes et le shoegaze, ils ont fait de leur musique une flamboyance désinvolte (I Wanna Be Adored, I Am The Resurrection), des petits trips annonçant le big beat (Fools Gold) et surtout une démonstration de sincérité. Parfois je pense aux Stranglers. Parfois je pense aux Chameleons. Je n'ai pas immédiatement aimé ce groupe. Les titres ne sont pas forcément évidents à la première écoute, et puis The Stone Roses, c'est aussi une atmosphère, un tout auquel il faut adhérer ou non. Des groupes comme The Smiths, Joy Divion, The Stone Roses sont supérieurs à l'étiquette caractérisant d'affreuses les années 80.
The Stone Roses sont surtout la preuve qu'il n'y a que les ignorants pour détester les eighties. Ou alors les winners. Mais cela est une autre histoire. Cela dit, c'était quand même mieux avant. Manchester, I love you.