SI LE ROCK M'ETAIT COMPTE...

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"Pour ceux qui auraient loupé l’annonce officielle ou qui sont nouveaux sur ce site, les 22-20’s ont splitté. Mais le split était amical et mutuel. Merci encore à tout le monde, des informations suivront, quand elles arriveront. "
Eh oui, les 22-20’s groupe de Californie, ont donc cessé leurs activités voici un peu plus d’une année. Il y a trois mois, les australiens hard rockeux mais aussi new rockeux ont splitté. Le rapport entre ces deux groupes ?
Ce sont justement des groupes appartenant à ces fameuse vague rock amorcée fin 2001 par des New-Yorkais, The Strokes. Bon, on connaît la rengaine, on connaît ensuite la vague parisienne, on connaît Pete Doherty, on connaît tous les détracteurs, on connaît toutes les groupies en slim rouge ou vert, on connaît tout ça. En 2001, on est encore ado, on se prend non pas les Strokes, mais les Libertines dans la gueule, bien placé, bien encanaillé, parfait, et surtout ultime. On ne fera pas mieux dans la décennie.
Oh bien sûr, dès lors sont apparus les splendides Arcade Fire et quelques autres merveilles reconnues du grand public comme Interpol ou Arctic Monkeys, mais non, on a pas vraiment fait mieux en 6 ans. Alors, on ressort ses vieux disques de cette période assez intense entre 2001 et 2004. Je vous parlais des 22-20’s. Album sorti en 2004, sur une Major, EMI en l’occurrence. Trop beau pour être vrai ? Un rock épique, sincère et qui franchement valait amplement la comparaison avec les élus du rock, tels Razorlight ou même les Kooks. Mais les 22-20’s n’ont pas marché, et tant mieux d’un côté. Le rock regorge de petits trésors cachés. En 2002, The Music faisait tout juste, eux aussi. Un nom de groupe assez astucieux, des références Led Zep et psychédéliques, le tout mis dans la culture post-rave techno. Ca te donne 40 minutes de machine à laver, pas toujours de bon goût, qui te retournera ton esprit et où tu verras ta vie défiler. Excellente chose. Ces deux albums cités des 22-20’s et des Music sont éponymes : ça doit être l’urgence. Mais ça sera surtout leur meilleure livraison. En 2005, The Music livre un second album, et même un 3ème en 2008. Leur titre ? Aucune idée, ces albums se sont perdus dans la stratosphère des sorties CD. Dommage.


MORCEAU


Mais ce n’est pas tout. Il y a 3 jours, Dorian Cox, guitariste des Long Blondes, annonce le split dudit groupe. Encore plus dommage. Il fallait voir ce groupe de Sheffield te tenir une scène à 5. Un des meilleurs concerts jamais vu de ma petite vie, dans les bas-fonds d’une église de Glasgow où j’avais poireauté une bonne heure à l’entrée car arrivé sans ticket. Normal, je débarquais le jour même en Ecosse. Victime d’une crise cardiaque, le guitariste des Long Blondes a décidé d’abandonné sa camarade d’infortune, Kate Jackson, leader du groupe et presque égérie de la vague new rock.
Oui, presque égérie, car avant elle, il y a la reine. Non pas Kate Moss, qui avant le 3ème millénaire furniquait avec Bobbie Gillepsie des Primal Scream et qui était plutôt dans le style baggy. Karen-O, splendide leader des Yeah Yeah Yeahs, c’est elle qui a tout amené. Pas les bottes, non, ça on le laisse à Kate Moss. Mais la frange, et tout le bordel qui suit avec. Cette demoiselle a dynamité la concurrence avec le premier LP des Yeah Yeah Yeahs intitulé Fever To Tell. Peu avant, ils avait déjà montré une esquisse de leur talent sur The Mater EP, 6-titres sortis en 2001. Intelligents, brillants et surtout hautement inflammable tant sur CD qu’en concert, ce groupe new-yorkais avait tout pour lui. Autant de raisons qui laissent espérer un retour en fanfare de Karen-O. Car, en effet, le 2ème album n’a pas laissé un souvenir impérissable. Karen-O s’amuse aujourd’hui avec un projet solo intitulé Native Korean Rock. Mais bon, prions, le groupe n’a pas encore splitté. Cette chronique ne se veut pas exhaustive, mais force est de constater que tout s’effrite, tout part en vrille et on a vite la mémoire courte. Paix à ces groupes, excellents au demeurant.
Le plus amusant serait de voir les Strokes splitter. Ah oui, avant d’oublier, The Vines, avec leur chanteur abonné aux cliniques psychiatriques, ont ressorti un album. Cool, on les donnait pour mort… Mais je crois que toi, Aurélien, tu vas en parler, n’est-ce pas ?
Bref, The Strokes : avec un guitariste Albert Hammond Jr qui se barre une fois sur deux pour son projet solo et un Julian Casablancas qui fricote avec le mauvais goût sur un projet avec Santogold et Pharrel Williams, il y a du souci à se faire. Surtout que les Strokes, allez lançons le débat, sont de plus en plus mauvais au fil des albums. Et surtout qu’on a annoncé je ne sais combien de fois leur séparation officielle. Ca ne serait pas étonnant, remarquez…
Pour se redonner du goût à la vie, un petit morceau des Yeah Yeah Yeahs….


(Chronique parue lors de l'émission de Cigarettes & Alcohol du jeudi 23.10.08)