LOST IN BERLIN, PT1.

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Forcément, mes habits sentaient la fumée. Ouais, doch, ganz normal. On aurait dû m’avertir que le Röstigraben continuait une fois qu’on passait Konztantersee oder Basel. Berlin vit en fumée et avec la fumée. Alors naturellement, on me rétorque que Berlin is der lustigste Stadt des Deutschlands, quelque chose comme ça, j’ai dû oublier comment on le disait correctement. Et puis, j’ai des tonnes de choses à vérifier aussi là-bas. Des trucs avec le Kit Kat, des trucs avec les Allemandes et d’autres avec les kebabs locaux. Pour cela, effectivement, c’est korrekt : midi et souper compris, c’est 2 Euros, pas plus, pas moins, sauf que le souper, tu le passes à tenter de faire descendre la viande. J’adore. Et avant que j’oublie, la Gazette doit savoir que je vis sous le même toît qu’une WG Beheinwohner qui a vu, entre autres, Joy Division, le Clash et Pulp en concert, et sa sœur a produit des trucs d’Echo And The Bunnymen. Das is Berlin. Mais Berlin change tous les jours, et je changerai de place. Tout coule disait Eraclite. Lundi, j’ai rendu visite à des gens de Seattle. Ils étaient gentils, ont eu la même idée que moi de visiter le jour d’avant feu l’aéroport Tempelhof et ne connaissent pas Kreuzberg. Ils disent s’appeler Fleet Foxes et présentent J. Tillmann en ouverture. Un brave type, homonyme de notre héros de jeunesse, quand la TSR était encore viable et que Ducarroz pesait de tout son poids au socle de la Tour. De son côté, chantant comme un Morrissey reconverti en apache, le songwritter Robin Pecknold emmène les Fleet Foxes dans les plus hautes sphères musicales. Berlin est sage et applaudi. Chapeau bas messieurs, sie sind verrückt. Leur premier album éponyme rappelle les temps glorieux de la pop. La grande musique pop, celle inévitablement des Beach Boys et de Crosby, Stills, Nash. L’aérien single “Your Protector“ s’est d’ailleurs vite vu prendre sa place par l’inestimable “White Winter Hymnal“, qui est à son tour écrasé par le titre “Ragged Wood“. Plus solides que leurs collègues Band Of Horses, meilleurs que MGMT, les Ricains signent un album d’une autre époque. Et rien que de penser que la belle Isobel Campbell et Mark Lanegan m’attendent dimanche prochain, on se dit : wir sind glücklich.

(Chronique à paraître dans la Gazette de l'Orgeat de décembre)