The Courteeners, encore un groupe qui doit tout à un autre groupe.

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Un autre groupe qui lui doit tout au Jam, à Blur, un peu, aux Smiths, beaucoup et à eux-mêmes. Ici à Cigarettes and Alcohol, on vous parle de groupes géniaux, intéressants, différents et marrants. On vous parle de livres, de films. Mais presque jamais de ragots.
Alors ici, je ne vais pas vous parler des Courteeners, mais des Libertines.
Quoi encore ? On peut vraiment pas parler d’autre chose que de ce boulet de Pete Doherty ?
Eh mec, tu sais la vie, ça va, ça vient. Tu vois, j’ai ressorti l’autre jour Up The Bracket, le seul vrai album des Libertines. On critique tellement le Pete qu’on oublie qu’il faisait partie d’une fratrie autrement plus déglinguo que les Strokes ou que les Coral à l’époque.
L’époque, c’était en 2001-2002. Ca me semble paraître un autre temps.
Depuis, pas mal de choses on changé. Tu prends un magazine anglais, tu le feuilletes, tu vas voir la collection Gap ou même H&M et tu tombes sur les Libertines. Enfin, presque.
Quand t’as 18 ans, tu te crois fort. Tu crois les Libertines forts. Tu penses que rien ne pourra les arrêter, que ce groupe est fait pour être la chose la plus importante qui te sera arrivé dans ta vie. Plus important que ton premier coup de foudre, ou ton premier mariage. Même plus important que ton premier gosse.
C’est peut-être cela qu’on appelle le rock’n’roll. Moi j’y ai toujours cru en ce groupe. Ils n’ont jamais cherché à se surestimé. D’ailleurs les deux compères voulaient jouer comme des troubadours, toujours en acoustic.
Tu vis en 2002, et tu te dis que les Libertines, eh ben tu les verra en concert, une fois ou l’autre. Tu vis en 2004, et tu te dis que ça commence à sérieusement sentir le roussi. Tu vis en 2005 et tu dois te contenter de voir Pete Doherty sur scène en Angleterre accompagné de ses Baby Shambles. Tu t’en contentes à moitié, parce que celui que tu voulais voir, c’était Carl Barât. Tu veux le voir, non pas parce que tu le trouves plus beau que Pete ou que le génial Gary Powell derrière ses fûts. Non, tu veux voir Carl Barât car tu pètes plus haut que ton cul et que tu sors tes grandes théories sur la musique et ce que devrait être le rock’n’roll.
Mais, en 2005, on te pardonne cela, car finalement t’as vu la bête sur scène. Et on te pardonne ce que tu dis car t’y crois fort.
Tu vis en 2008, comme le temps passe vite, et t’as surtout l’impression de faire dans le cliché invraisemblable. Mais t’as une fierté. Le groupe n’existe plus et n’existera sans doute plus jamais, c’est la vie, mais t’as encore cet album proche de ta platine, prêt à te faire danser dans ta chambre comme si ta vie en dépendait. T’as juste envie de ressortir ta veste en cuire et tes Converse, et d’aller frimer dans la rue. Comme en 2002. Sauf que maintenant, eh ben ta veste en cuire est naze que tes Converse sont au cimetière depuis longtemps et que des Converse, eh ben t’en as pas racheté. Non.
T’es en 2008, et maintenant j’ai des pompes en cuire qui côtoient des Nike Dunk orange fluo.
Les temps changent gamin, les temps changent. Mais une chanson reste une chanson.
Up The Bracket. Un point c’est tout.