Control, une histoire sur Ian Curtis, et ses amis.

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Sorti en salle en automne passé, Control est malheureusement passé inaperçu dans notre petite Suisse qui doit être suremcombrée de chefs d’œuvres cinématographiques et autres représentations artistiques au point de tourner le dos à cette biopic.
Non mais moi si j’étais M. Bideau fils, ce film je le mettrai dans toutes les salles et j’instaurerai le visionnement obligatoire à tous les écoliers et gymnasiens, un peu comme quand on nous enguirlendait à aller voir des films sur Ramuz ou pire, sur le Deuxième Guerre Mondiale.
Car Control ne parle pas que de Ian Curtis, défunt leader pendu d’un groupe plus grand et plus important que n’importe quelle arme de destruction massive. Anton Corbijn, car c’est lui l’homme qui s’est permis de tourner le film, en sait quelque chose.
Ce photographe, qui a un peu traîné avec Depeche Mode et en a profité pour leur tirer le portrait, a pris de gros risques.
Sam Riley, lui aussi en a pris des risques. Se glisser dans la peau de Ian Curtis n’est pas une sinécure. Comprenez : quand un type présent dans le public lors du tournage d’une scène de concert se pointe vers vous et soulève son T-Shirt pour vous montrer son énorme tatouage Joy Division sur la poitrine et vous demande si vous savez ce que cela signifie pour lui, eh ben ça doit forcément foutre les boules. Ce pauvre Sam Riley, chanteur lui aussi dans un groupe somme toute assez mineur, les 10'000 Things, et qui se faire professer des menaces de mort s’il assure pas.
Ici on ne parle pas d’une biopic sur Ray Charles, sur les Doors, sur Johnny Cash. Bien que forts bien foutus, ces films-ci n’entrent pas dans la même catégorie que Control. Joy Division n’est qu’un obscure groupe new wave. Pas de quoi en faire un filmmade in Hollywood.
Il n’apportera finalement que peu d’argent au système, mais il procédera ici de la perpétuation du mythe Ian Curtis et son groupe, Joy Division. Un type sans doute bien plus sobre que cet affreux crétin de Sid Vicious.
Oui, on peut officier pour une émission de rock’n’roll en affirmant haut et fort que Joy Division vaut cent fois tout ce qui a été fait entre 1975 et fin des années 80. A des exceptions près : les Smiths et le Clash.
Control vaut-il seulement par sa manière d’exprimer le mythe Ian Curtis ? A vrai dire, difficile d’y répondre. On n’entre pas dans l’univers Joy Division à la première tentative, tout comme Control ne se laisse pas dompter facilement.
A voir, et à revoir donc. Au moins pour deux choses : le son et l’image. Cette musique glaciale s’entrechoquant avec la beauté bicolore des images de Corbijn.
Voici la bande annonce, avec de passer à Transmission, de Joy Division, un groupe qui s’appelait à ses débuts Warsaw. C’est tout dire. Une fois Ian Curtis pendu, New Order naîtra. Nouvel ordre. Nouveau son, électronique ici. Nouvelle empreinte indélébile.