Le véritable orgeat est une boisson très ancienne et délicate, à base d’orge. Une boisson qu’on buvait surtout en été parce que rafraîchissante.
C’est sans doute une des nombreuses boissons que l’on peut trouver du côté du Bout du Monde. La légende veut qu’un jour deux illuminés au nom de Tim et Alain s’y soient emportés, ont disserté et se sont arrêtés sur un point : un jour à Vevey naîtra un petit journal, et le Bout du Monde en sera son QG. Une ribambelle d’artistes plus ou moins déclarés, quelques beaux parleurs ainsi que de doux utopistes.
Ethnocentriste car on aime bien Vevey, cette Gazette de l’Orgeat se veut donc fédératrice autour de choses qui concernent la jeunesse : la mécanique de bécanes, les régimes wellness, les guides des buffets de gare etc… Pas chiante pour autant, cette gazette relève de la doctrine Do It Yourself, et mis à part son nom, elle a tout d’une punk. La preuve ? Apolitique par volonté, érudite, sachant autant citer Kant que Jack White tout en bavardant avec le concierge du coin, elle est une chic fille, accueillante mais irrévérencieuse quand on a le dos tourné.
Avec une vingtaine de membres gravitant autour d’elle, l’avenir lui appartient. Mieux : conjuguant originalité et déglingue gonzo, ses collaborateurs vont mettre la dose pour faire les plus beaux happenings de la terre, chaque mois, pour sa vente. Eh oui, on a même obtenu une autorisation de la police pour une vente à la criée. Gentille pour mieux te frapper par derrière disais-je ? Bon à savoir : vendue chaque premier samedi du mois, la Gazette de l’Orgeat est imprimée à 200 exemplaires, pas un de plus. La bataille va être rude. Et longue vie à elle.
(Chronique parue lors de l'émission radio Cigarettes and Alcohol)
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