THE KILLS, L'INTERVIEW

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Photo: Buvette alias Cédric Mondrian

Bon. C'est compliqué à expliquer. Kay, la dame qui règle tout s'est cette fois-ci plantée. Et pis Alison est très fatiguée dit-on. Steph interview Jamie Hince. Et hop je deviens son assistant d'un soir. Voilà donc l'interview brut qui est paru sur le site de l'Auditoire, journal des étudiants de l'Université de Lausanne. Leur concert était une tuerie, même en étant éreinté des deux côtés. Jamie est cool, très réservé. Et il a des bottes en daim pastel.

Les Kills sont introuvables. Tels des Bonnie and Clyde fuyant le cérémonial promotionnel, les deux lacars préfèrent sans doute hanter on ne sait quel pub du coin. L’attente est incertaine, lorsque enfin une entrevue avec Jamie Hince nous est assurée. Le guitariste anglais s’amène à nous, armé de son blouson de cuir et de ses clopes. « Fumer tue », qu’en est-il des Kills ?

Vous avez joué en avril dernier au Fri-son à Fribourg, quels souvenirs en gardez-vous ?
Jamie Hince: Fribourg, oui c’était un drôle d’endroit. On est allé dans un pub pour boire du whisky et il n’y avait que six-sept personnes à l’intérieur qui avaient l’air de se connaître toutes. Ils nous regardaient étrangement. Ils devaient sentir qu’on n’était pas du coin. Mais c’était drôle. Et très bon concert, très bon accueil. La première partie, Solange la Frange, c’était très sympa, avec la fille à la grosse pancarte.

Durant ce concert, j’ai senti que votre talent se déploie surtout sur la scène. Mais vous, comment estimez-vous les deux parts du travail créatif d’un artiste, réaliser l’album en studio et le défendre sur scène ? Une préférence ?
Jouer en live c’est quelque chose de très fort. J’avais d’ailleurs formé mon premier groupe dans le but de faire des concerts, de ressentir des sensations fortes avec ma musique. Mais j’aime vraiment le studio, car il y a aussi une dimension très forte pour moi. C’est plus interne, plus personnel. En studio, tu crées l’ensemble de ta musique, tu fignoles, tu es le premier à découvrir le résultat. J’aime bien ce tête-à-tête exclusif. Et tu sais comment toi et tes partenaires dans l’aventure ressentent le truc, comment on le vit. En concert, c’est dur de savoir ce que le public pense, ce qu’il ressent. J’ai peut-être une vision égoïste du rapport à la musique.

Pour votre dernier album, Midnight Boom, vous avez enregistré au milieu de nulle part ; quelles étaient vos motivations ?
C’est une voie différente comme une sorte de continuité. Je voulais qu’on sonne différemment, comme un groupe des années 60 ou 70, avec une musique plus directe, plus vive. C’est une motivation, mais la principale c’est qu’on s’est cloîtré surtout parce qu’on ne voulait pas être influencé par l’extérieur, afin d’être seul à seul un moment avec nos chansons.

Vous allez perpétuer cette façon de fonctionner ?
Je n’aime pas refaire les mêmes choses. Je trouve important de changer notre façon de faire, histoire de se sentir surpris et de surprendre les autres. C’est important de se recréer dans la vie et beaucoup de groupes l’ont compris, car ils réalisent d’intéressantes expérimentations musicales aujourd’hui. Et je veux en être.

The Kills, un mec, une nana. Quelles possibilités ?
Quand tu as un groupe avec deux ou plusieurs mecs, le tout est fondé sur l’amitié. Moi et Alison, c’est plutôt de l’amour et de la haine, des duos de voix qui sonnent comme des duels. Il y a une sorte de chimie entre nous, qui donne une figure cinématographique à notre musique, comme Bonnie et Clyde. Notre duo, c’est une dynamique particulière.

Vous n’avez jamais été tentés d’incorporer un troisième membre ? Par exemple un batteur à la place de la boîte à rythmes ?
Au début, on avait un batteur, mais je voulais plutôt un clavier. Ça n’a juste pas marché, et ensuite c’était trop tard pour prendre quelqu’un avec nous. On a raté le coche. Mais c’est mieux comme ça. Il aurait été trop compliqué de mettre quelqu’un entre Alison et moi, on est bien comme on est. Seulement elle et moi, c’est très particulier, très différent de ce qu’on a fait avant, ça nous plaît. Ensuite il faut assurer à deux, c’est un véritable challenge.

Ce soir vous partagez la scène avec Das Pop et The Gossip, vous les connaissiez ?
Je ne connais pas Das Pop, mais je vais les écouter. The Gossip, on se connaît depuis un petit bout de temps et on les aime beaucoup, eux et leur musique. En fait, on a fait une petite tournée ensemble aux USA, en 2002-2003.C’était une drôle d’aventure, on jouait encore devant des publics de 70 personnes.

Après le show, vous verra-t-on au Jazz Café pour la traditionnelle petite jam session ?
Ah, heu…je ne suis pas au courant !

(Bon il l'a pas dit, mais il doit détester les jams. C'est normal, c'est nul).

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