THE FIREMAN.

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Un coup d’hamonica et de caisse claire, et puis la rafale de blues. Une voix presque familière, mais tellement vigoureuse qu’on pourrait se tromper. Oui, il s’agit bien de celle de Macca, Paul McCartney himself, officiant au sein de The Fireman. Le morceau se dénomme “Nothing Too Much Just Out Of Sight“ : moins de cinq minutes pour enfoncer définitivement (s’il le fallait encore) Audioslave et ses pathétiques préliminaires. Mais le coup de semonce se limitera à ces cinq minutes. Dans la foulé, “Two Magpies“ renvoie directement à ces ballades country délaissées sur le bord d’une route poussiéreuse, balais et guitare slide en bandoulière, avant d’indiquer la voie à suivre : sans direction aucune.

The Firemand donc : McCartney et Martin “Youth” Glover (Killing Joke). Deux premiers méfaits digitaux (Strawberries, Ocean, Ship, Forest en 1994, puis Rushes en 1998), puis le silence. Deux albums passés inaperçus ou presque : « si j’avais utilisé le nom de Paul McCartney à l’époque, les gens auraient considéré le résultat d’un autre œil. Il a fallu assumer cet anonymat parce que le premier album est passé complètement inaperçu. Sur le second, certains fans ont commencé à avoir des doutes et à me demander si j’étais le Fireman, ce à quoi je répondais : “mais non voyons!“ » peut-on l’entendre plaisanter.

Electric Arguments est un disque cette fois-ci sans repère. Si “Sing The Changes“ ou “Highway“ sont plus conventionnels dans leur format pop pour stade, le titre “Travelling Light“ frappe de singularité dans sa comptine celtique. Et que dire de “Light From Your Lighthouse“, où Everlast serait passé par là, les pieds sur la table d’un saloon ? Et cet oriental “Lifelong Passion“, que n’aurait pas renié son vieux compère Harrisson ?

A prendre comme un vinyle, la face A ravira les fans purs et durs de Macca. La face B renoue avec les deux premières pièces de The Fireman, tout en nuances hypnotique, à placer non loin d’Animal Collective. En un tour d’horloge, le duo signe tout au long de ce Electric Arguments des titres en bétons armés, finition laquée et antiraies, à l’instar de ces monstres de production que sont “Dance 'Til We're High“ ou le bien nommé “Don’t Stop Running“. Car une chose est sûre, Paul McCarney nous aura tous à l’usure.

(Chronique à paraître sur le site de Lords of Rock)