ANIMAL COLLECTIVE.

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Quel grand album. Après l’acclamé Strawberry Jam sorti en 2007 chez Domino, Animal Collective n’en finissent pas d’étonner et de détonner dans le rock indé. Constitué de membres à surnoms autant improbables que la pochette de ce nouvel album Merriweather Post Pavilion – emprunté à l’artiste Japonais Akiyoshi Kitaoka – à savoir Avey Tare (alias David Porter), Panda Bear (Noah Lennox), Deakin (Josh Dibb) et Geologist (Brian Weitz), le quartette regroupe une belle brochette de freaks amis d’enfance. Si leur compatriote Jay Reatard synchronise cinquante ans de rock alternatifs, les New-Yorkais font s’enchevêtrer ici folk psyché, pop expérimentale à la Hot Chip ou TV On The Radio, ou encore electronica étincellante.

En introduction, “In The Flowers“ calmera les sceptiques : voici un morceau génial, parfaitement produit, tout en nuances, un mille-feuille de poésie, des criquets, des applaudissements, des murmures dans le décorum, et cette explosion humble et candide, où la batterie enjoint le loop, les cœurs et le Moog à se mêler à la fête. « To hold you in time ». Absolument imparable. On les croirait mégalo, il n’en est rien. En un morceau, Animal Collective hallucine, la tête à l’envers, le nez dans les fleurs. “My Girls“ démontre les capacités mélodiques et vocales du quintette, tout en gardant cette richesse dans le son. “Summertime Clothes“ élargit le spectre électro du groupe, où pop et minimale semble ne faire qu’un. II faudra tout ce tumulte flamboyant, tout ce bouillonnement créatif pour atteindre avec “Bluish“ la plénitude, summum de psyché, pas si éloigné de leurs compatriotes hallucinés de Mercury Rev.

Nonobstant l’obstacle des dix premières écoutes déconcertantes, Merriweather Post Pavilion est donc un album qui a du cœur et qui marquera la décennie de sa trace, tant du point du vue créatif que de sa réalisation. On appelle ça un album étalon. Leurs collègues visionnaires et divinateurs se réjouiront de répondre à Animal Collective de la plus belle des manières. Dans la langue française actuelle, on appelle cela un buzz.

(Article publié sur le site de Lords of Rock)