TELEPATHE

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De New York, un duo féminin produit par David Sitek, l’homme en forme olympique du moment. Tête pensante de TV On The Radio (à écouter DEAR SCIENCE, le dernier album sorti), Sitek en garde vraisemblabement sous le pieds et s’amuse à s’entourer de muses et à les produire sur leur album. Comme ce fut le cas avec la sublime Scarlett Johansson, où il s’était employé à remettre à jour des standards de Tom Waits dans un album intitulé ANYWHERE I LAY MY HEAD, Sitek offre joie, succès et revenus sur un plateau doré en commandant le premier essai de Telepathe.

Cependant, à l’instar de l’album hommage de l’actrice de Lost In Translation, le résultat de DANCE MOTHER ne convainc pas totalement. Composé de Melissa Livaudais et Busy Gangnes, Telepathe jouit pourtant d’excellentes critiques chez nos voisins français, allemands ou anglais. L’effet David Sitek disions-nous… Ces bons vieux sages du NME en ont fait pour leur grade : « Immense, a ghostly hip-hop Kraftwerk » alors que Fact y va carrément : « Cascading avant pop perfection ». On ne le répétera jamais asez, ne croyez pas forcément les médias. En bref, Telepathe est ennuyeux et m’a fait perdre 15 euros à l’achat.

Si “So Fine“ est somme toute trépidant et fort bien foutu, “Chrome’s On It“ ou “Lights Go Down“ n’amènent rien en hésitant entre une sorte de hip-hop pseudo cool à la Santogold et une électronica forcée. “Devil’s Trident“ ou “Michael“, pas loin de Those Dancing Days, n’incitent pas plus à se lever de sa chaise malgré les efforts vocaux de nos deux demoiselles coiffeuses. Telepathe relève heureusement la tête sur un “In Your Line“ fait de percussions et de guitares fantomatiques, où la patte de David Sitek se fait ressentir, ou sur “Can’t Stand It“ sommeilleux et contemplatif, non loins de certains titres de dame Johansson.

Il y aurait donc matière à redire sur un tiers de l’album. Ce qui, sur 9 titres, fait 3 morceaux envisageables : c’est évidemment peu, et c’est d’autant frustrant car on sent Telepathe pas loin de la formule gagnante. Dommage.

CHRONIQUE PARUE SUR LE SITE DE LORDS OF ROCK.